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« De plus enfin, le docteur Sterton, qui avait soigné Summer pour une inflammation gastro-intestinale, provenant d’écarts de régime avoués par le malade, reconnaissait qu’il avait été frappé de la fréquence des vomissements de son client et que si, au moment de sa mort, il ne s’était pas arrêté à l’idée d’un crime, les conclusions du rapport du savant médecin-légiste lui faisaient craindre de s’être trompé dans son diagnostic. En se rappelant les phases diverses de la maladie du défunt, il reconnaissait qu’il pouvait avoir succombé à l’absorption lente et continue de sels de cuivre.

« En présence de ces diverses affirmations, la justice ne pouvait hésiter ; elle décida le renvoi de Margy Summer devant la cour criminelle, comme inculpée d’empoisonnement sur la personne de son mari.

« Mais ce drame ne devait pas avoir de dénouement judiciaire. À peine incarcérée, Margy, dont la santé était fort ébranlée, tomba gravement malade et, le jour même où la date de sa comparution devant la cour avait été fixée, elle succomba dans sa prison, emportée tout autant par le désespoir que par la phtisie galopante qui s’était emparée d’elle.

« Ce décès inattendu provoqua, dans le quartier qu’avaient habité les Summer, une réaction subite. On cria à la calomnie, on faillit faire un