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irascible et jalouse. Il est vrai que la conduite de son mari était un peu cause de cette transformation. Bien que très bon ouvrier, Summer, jeune, robuste, beau garçon, était quelque peu coureur de cabarets et de mauvais lieux. Il était, néanmoins, un excellent mari, et quand, parfois, il rentrait gris, sa femme n’était jamais victime d’aucun mauvais procédé de sa part. Sans riposter par nul mot blessant, il acceptait les reproches de Margy et restait au milieu de ses écarts, le père le plus tendre pour sa petite Mary, adorable fillette de six à sept ans.

« Il n’avait eu à propos de cette enfant qu’une discussion sérieuse avec sa femme : Mme Summer, catholique fervente — elle était d’origine irlandaise, — avait voulu élever sa fille dans sa religion, mais l’ouvrier s’y était opposé et l’enfant allait le dimanche au temple avec son père.

« C’est ainsi que vivait le ménage, lorsque le contremaître était mort si brusquement, et c’est à la suite des bruits propagés par les voisins de Margy Summer, qui l’aimaient peu, que la Compagnie d’assurances the Star, accueillant avec empressement les soupçons d’empoisonnement répandus dans le quartier, avait demandé l’enquête, dont l’une des conséquences fut l’appel à la science du docteur Maxwell, pour faire l’autopsie du corps de Jack Summer.

« Le médecin légiste n’avait pas à se préoccu-