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de la Manche et de la mer du Nord, où les gros temps sont fréquents et aussi durs que dans les parages océaniens réputés les plus dangereux.

L’ami du docteur Plemen avait donc le pied et l’estomac marins, ce qui lui permit de faire excellente figure sur le Pereire, d’y vivre confortablement et, par conséquent, d’arriver en Amérique dans de parfaites dispositions de corps et d’esprit.

Après être resté une huitaine de jours à New-York « l’impériale cité », comme disent les Yankees, sans se laisser trop ahurir par le brouhaha de Broadway, ni demeurer plus stupéfait qu’il n’eût été raisonnable à la vue du fameux pont de Brooklyn, mais sans oublier de visiter le musée Barnum, ni de faire l’excursion classique à la cascade du Passaïc, il prit le chemin de fer pour Philadelphie.

Il avait annoncé son arrivée à M. Panton, l’important manufacturier pour qui il avait fait tout exprès la traversée.

Il existait depuis fort longtemps de grandes relations d’affaires entre les Deblain, de Vermel, et les Panton, de Philadelphie. Cela datait du père d’Élias Panton et de celui de Raymond Deblain.

Depuis plus de vingt-cinq ans, les deux maisons échangeaient leurs tissus, en vertu de ce principe, faux le plus souvent, mais fort heureusement mis en pratique, car c’est de lui que sont nées la plupart des opérations commerciales entre les peu-