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que la malheureuse Mme Deblain subissait, comme lui, l’atroce supplice de la prison préventive et de l’isolement.

Il est aisé de comprendre que, de sa propre innocence, le peintre en avait conclu à l’innocence de celle dont l’accusation le prétendait l’amant, et le complice.

Le jour où il avait pu le lui faire savoir, par l’intermédiaire de ceux qui les visitaient tous deux, il s’était empressé de l’assurer de son respect, de son affection, de son entier dévouement.

Il ignorait alors sur quoi reposaient les charges relevées contre elle, et, lorsque Rhéa lui avait fait jurer de ne jamais tenter de la défendre auprès du juge d’instruction, de ne pas répondre aux questions qu’on pourrait lui adresser relativement à ses excursions à la Malle, au moment de la mort de son mari, il avait sans doute compris pourquoi l’infortunée exigeait ce silence, car il l’avait religieusement gardé.

M. Babou avait eu beau faire, il s’était toujours refusé à parler. Au moment de comparaître devant le jury, il était aussi calme que son défenseur, Me Georges Leblanc, dont l’esprit effrayait si justement par avance le procureur général.

En retrouvant Mme Deblain dans cette petite pièce que le président des assises avait assignée à ses accusés, Félix Barthey s’était empressé de courir à elle pour lui baiser la main, et cet