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— C’est là une opinion que quelques-uns de mes confrères ont émise, plutôt pour attirer l’attention sur eux que par conviction scientifique. Ils discutent sur les mots. Les sels de cuivre n’agissent pas comme les poisons végétaux, c’est certain, ni comme quelques autres toxiques minéraux mais les désordres qu’ils causent n’en sont pas moins des plus graves et souvent mortels.

— Vous croyez qu’ils peuvent, dans certains cas, provoquer une fin presque foudroyante ?

— Non, mais il peut arriver que le patient qui absorbe un de ces sels soit tout à la fois dans de telles dispositions morbides et soumis à un traitement de telle nature que sa mort semble avoir été foudroyante. C’est, selon moi, ce qui s’est produit chez M. Deblain. Il était atteint d’une maladie d’estomac, que j’ai mal diagnostiquée, mal reconnue, peut-être mal traitée, et, de plus, il tentait d’endormir les douleurs qu’il éprouvait avec des injections de morphine. La crise qui l’a enlevé l’a pris sans doute au moment où il était sous l’influence de ce stupéfiant C’est ce qui explique pourquoi il n’a pas lutté et n’a point appelé à son secours.

— Oui, oui, je saisis ; mais vous direz cela, n’est-ce pas ?

— Certainement, et j’attends avec impatience que le juge d’instruction me fasse appeler, non