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déjà par l’instruction, ne devait rien espérer de la bienveillance de ces deux magistrats.

Il restait à savoir, et c’est ce qui intéressait tout particulièrement Witson, si sa compatriote pouvait tout au moins compter sur l’intelligence et l’impartialité des deux autres fonctionnaires de qui dépendait, non pas son sort futur, cela regarderait le jury, si la chambre des mises en accusation l’envoyait en cour d’assises, mais tout au moins la manière dont elle serait traitée pendant que durerait sa prison préventive.

Ces deux fonctionnaires étaient ce procureur de la République Duret et ce juge d’instruction Babou, que nos lecteurs ne connaissent encore que sommairement.

Le premier de ces hommes était un magistrat qui ne manquait pas d’un certain mérite, mais il était hypocondriaque, d’une sévérité excessive et d’une telle paresse que, lorsqu’il avait remis le soin de poursuivre entre les mains du juge d’instruction, il ne voulait plus s’occuper de rien.

Une ordonnance de non-lieu était une sorte d’échec ; il s’enorgueillissait de n’en avoir jamais rendu une seule. Aussi bon nombre des affaires qu’il avait fait suivre quand même s’étaient-elles terminées par des acquittements, ce dont le ministère de la justice avait fini par s’émouvoir.

C’était après lui avoir fait observer qu’il allait parfois trop vite en besogne qu’on l’avait envoyé