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— Qu’est-ce que cela ? fit M. Duret, en prenant un peu de la poudre verte au bout du doigt.

— Tout simplement de l’arséniate de cuivre, ainsi que vient de le reconnaître sans une seconde d’hésitation M. Planat, le pharmacien, un chimiste de premier ordre, selon le docteur Plemen lui-même. De l’arséniate de cuivre, un poison foudroyant ! Et c’est au fond d’un tiroir, dans la chambre de M. Barthey, à la Malle, que je l’ai trouvé. Vous comprenez ?

— C’est assez clair. Que décidez-vous ?

— L’arrestation de ce Félix Barthey, et je vous prie de prendre des réquisitions dans ce sens.

— Elles sont toutes prises ; je vous approuve complètement.

— Je vais lancer contre lui un mandat d’arrêt qui sera exécuté demain, au point du jour.

Au moment où le juge d’instruction prononçait ces mots, le garçon de bureau attaché au cabinet de M. Duret ouvrit la porte de cette pièce et remit au magistrat la carte d’un visiteur qui demandait à le voir pour affaire urgente.

— M. Félix Barthey ! fit le procureur de la République, après avoir jeté les yeux sur cette carte et en la passant à M. Babou.

— Ah ! par exemple, s’écria ce dernier, voilà qui est audacieux !

— Non pas, c’est tout naturel, au contraire. M. Barthey ignore vos soupçons et sait que Mme De-