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Barthey, et c’est bien certainement quand elle a pressenti l’échec de son mari que Mme Deblain s’est décidée à se défaire de celui qui ne pouvait réaliser son rêve ambitieux. »

Le dénonciateur anonyme écrivait ensuite :

« En effet, le jour même qui a précédé la mort subite de M. Deblain, ce malheureux avait vainement défendu sa candidature dans une réunion électorale ; il était rentré chez lui convaincu de sa défaite ; il est resté seul avec sa femme et, le lendemain matin, Pierre, son valet de chambre, l’a trouvé inanimé dans son lit.

« Le docteur Magnier, appelé aussitôt, car le docteur Plemen était parti ce matin-là pour Paris, a constaté que le décès de M. Deblain remontait déjà à quatre ou cinq heures au moins. Sa fin avait été foudroyante, en quelque sorte.

« Cependant, malgré la position de son corps et l’aspect de sa physionomie, tout indiquait qu’il avait cruellement souffert, lutté, qu’il avait appelé. Néanmoins sa femme, dont l’appartement est contigu avec le sien, n’était pas venue à son secours. Elle prétend n’avoir rien entendu.

« Puis, coïncidence inexplicable, M. Félix Barthey, l’ami intime de la maison, l’agent électoral de M. Deblain, M. Barthey, qui ne quittait pas Mme Deblain depuis plusieurs mois, avait disparu. Il était justement retourné à Paris, d’où il n’est revenu à Vermel que pour les obsèques de celui