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Alors, l’esprit plus calme, il aborda franchement la question.

— D’abord, demanda-t-il à Mme Frémerol, comment va Mlle Claude ?

— Oh ! quel ton cérémonieux, fit avec un affectueux sourire de reproche la mère de la jolie pensionnaire des Visitandines ! Mademoiselle Claude ! Eh bien ! mademoiselle Claude se porte à merveille. La chérie est toujours à son couvent, et il me tarde de l’en faire sortir. Trouvez-lui donc un mari !

Il était impossible de mieux tendre la perche au docteur. Aussi riposta-t-il aussitôt :

— C’est précisément ce que je viens vous offrir.

— Sérieusement ?

— Très sérieusement. Un de mes amis, titré duc et veuf, désire se remarier.

– Un duc, un vrai ?

— Tout ce qu’il y a de plus authentique. C’est le représentant de l’una des plus vieilles familles françaises.

— Jeune ?

— Trente-cinq ans à peine et encore très beau cavalier.

— Il ne voudra jamais de ma fille ou plutôt de Claude, car vous n’avez pas oublié que, pour elle seule et pour vous, je suis sa mère.

— Vous n’avez à craindre aucune indiscrétion ; mais je crois au contraire que ce mariage est possible.

— Votre ami cherche une grosso dot ?

— La démarche que je fais auprès de vous serait une action honteuse si je vous dissimulais la vérité. Oui, mon ami est ruiné.