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Vous n’avez plus besoin de moi et mon fils lui-même pourrait vous quitter, mais rien ne s’oppose à ce qu’il reste encore un peu près de vous.

— Oh ! merci, monsieur, merci ! s’écria Geneviève en saisissant vivement la main du médecin pour y imprimer ses lèvres ; comment pourrai-je jamais vous témoigner ma reconnaissance ?

— En faisant de votre fille une femme heureuse. Je n’oublie pas tout à fait ceux que j’ai sauvés avec l’aide de Dieu et, quand, plus tard, je les revois grands et forts, vous ne sauriez croire la joie, mêlée d’un certain orgueil, que j’en éprouve.

Et, saluant affectueusement Mme Frémerol, qui l’avait accompagné jusqu’au bas du perron, il monta dans la voiture qui allait le conduire à la gare de Mantes.

Pendant les jours qui suivirent, il s’établit tout naturellement entre Geneviève et Paul une certaine intimité.

C’était le docteur qui pansait lui-même la malade, avec une douceur et une patience maternelles, en expliquant bien comment il faudrait faire quand il ne serait plus là, et Mme Frémerol, ainsi que sa vieille parente, admiraient le dévouement de cet homme qui risquait ainsi sa vie. Car parfois Claude, inconsciente, attirait à elle pour l’embrasser celui qui la soignait et auquel ses lèvres pouvaient, en balbutiant un remerciement, donner la mort.

Le fils d’Alexandre Guerrard devina bientôt le mystère de cette maison.

Quoiqu’il vécut loin du demi-monde parisien, il connaissait de nom la belle Mme Frémerol, et lorsqu’il