Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux autres larmes ! J’en ai trop vu pleurer pour jamais m’y méprendre.

— Eh bien ! oui, Claudine est ma fille, ma fille unique et adorée. Oh ! vous la sauverez, n’est-ce pas ?

— J’y emploierai du moins toute ma science, et le danger n’est point imminent. Avez-vous de la glace chez vous ?

– Oui !

— Que la chère petite en ait constamment des petits morceaux dans la bouche. Il n’y a pas autre chose à faire pour le moment. Je vais immédiatement télégraphier à Paris.

— Faites donner tout ce qu’il faut pour écrire, dit Mme Prémerol à Berquelier, qui se tenait immobile sur le seuil de la pièce, sans oser entrer.

L’industrie ! obéit et le célèbre praticien écrivit rapidement :

« Paul Guerrard, 82, rue de l’Université, Paris. Viens par le premier train à Verneuil près Mantes, villa Claude, avec tous les instruments pour trachéotomie. »

Berquelier se chargea de faire partir tout de suite cette dépêche.

Au moment où il rentrait dans ce même salon où il avait laissé le médecin qui était allé rejoindre la petite malade, il y trouva Mme Frémerol.

— Mon ami, dit-elle, il ne faut pas rester ici ; retournez à Paris.

— Pourquoi, Geneviève ? fit-il avec stupéfaction.

— Parce que vous pourriez trahir par quelques paroles trop affectueuses les relations qui existent entre