Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

douleurs maternelles ; la petite malade devait être la fille de celle dont les yeux cernés par les veilles l’accueillaient par des regards de reconnaissance.

Il s’empressa de gravir l’escalier.

— Madame Frémerol, fit Berquelier qui l’avait suivi.

Le docteur s’inclina et, pour répondre aux remerciements que la maîtresse de la maison lui adressait d’une voix pleine de sanglots, il lui dit :

— Du calme, madame. Il faut que ceux qui souffrent lisent toujours la confiance sur les visages de ceux qui les entourent.

Et, se laissant conduire par Mme Frémerol, il traversa le vestibule pour gagner, au premier étage, une chambre toute tendue de mousseline blanche et bleue, où, dans un petit lit laqué, gémissait une enfant de six à sept ans.

Il se pencha vivement sur elle et son front, aussitôt, se plissa imperceptiblement.

La fillette avait la face bouffie, pâle et livide ; ses lèvres étaient violacées, et quand elle répondit aux questions de celui qui l’interrogeait avec douceur, elle le fit d’une voix éteinte et métallique, entrecoupée d’une toux rauque et sourde qu’accompagnait un sifflement très distinct.

Son pouls était fréquent et lourd. Ses amygdales étaient rouges et tuméfiées. La luette ainsi que le voile du palais étaient parsemés de taches blanches et de fausses membranes qui ne permettaient pas de douter de la nature du mal dont elle souffrait.

— Eh bien, docteur ? demanda l’amie de Besquelier en tremblant.