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nom. Il le rejoignit aussitôt dans le salon d’attente où on l’avait introduit.

Adolphe Berquelier avait à cette époque la cinquantaine. Il était épais de tournure, haut en couleur, commun, mais ses traits bouleversés exprimaient la franchise et la bonté.

En voyant entrer le docteur, il courut à lui, en disant :

— Monsieur, je vous demande pardon si je vous dérange d’aussi bonne heure, mais une femme désespérée, qui n’a de confiance qu’en votre expérience, m’envoie vous chercher.

— De quoi s’agit-il ? répondit Alexandre Guerrard avec intérêt.

– D’une fillette de sept ans que le médecin qui la soigne semble condamner. Elle est atteinte d’une angine des plus dangereuses.

— Ce confrère connaît-il votre démarche ? Ce serait de ma part un manque d’égards envers lui si je me rendais auprès de l’un de ses clients sans qu’il m’eût fait appeler en consultation.

— Ah ! ma foi, je vous avoue que nous n’avons guère songé à cela, la pauvre femme ni moi. Cette nuit, lorsque nous avons vu que l’état de la malheureuse enfant empirait, votre nom est venu tout naturellement sur nos lèvres, et j’ai pris le premier train. Je suis arrivé à sept heures et me voici, vous suppliant de m’accompagner sans retard.

— Cette petite malade n’est pas à Paris ?

— Non, elle est à Verneuil, à un quart d’heure de Mantes, mais, si c’est nécessaire, je ferai chauffer un train tout exprès.