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À peu près ; mais si, personnellement, je ne connais aucune héritière, je sais, du moins, où on peut en trouver.

— Oui, il y a des agences pour ces sortes d’affaires.

— D’abort, mais il n’y a pas que des agences. Certaines femmes du monde s’occupent aussi de mariages.

— Des femmes du monde ! Du vrai monde ?

— Du vôtre, monsieur le duc. Je pourrais vous en citer plusieurs qui ne tiennent un certain train de maison que grâce aux commissions que leur rapportent ces opérations-là. Elles font aux agences une concurrence sérieuse et coûtent souvent beaucoup plus cher à leurs clients. Je vous avoue que je suis un peu surpris qu’il ne vous ait pas été fait déjà quelque proposition de ce genre, car l’une de ces dames est si bien posée qu’elle aurait aisément accès auprès de vous.

— Vous plaisantez ! De qui parlez-vous donc ?

— Tout simplement de Mme la baronne de Travène.

— En effet, je la connais beaucoup.

— Si elle ne vous a jamais fait aucune allusion à un mariage, c’est, ou qu’elle n’a pas de jeune fille sous la main, ou qu’elle n’oserait vous demander sa petite commission, ou encore, tout simplement, parce qu’elle ignore que votre situation financière est difficile.

— Tandis que vous, qui connaissez cette situation et n’hésiterez pas à prendre tant pour cent sur la dot, vous êtes disposé à me découvrir une femme !

— Je suis tout à vos ordres.

— Alors, jouons cartes sur table. Combien vous dois-je ?