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race, de son dévouement à la légitimité, de ses principes cléricaux, de sa volonté que son fils fut élevé ainsi que doit l’être un défenseur né du trône et de l’autel, le brave prêtre s’était soumis à ces ordres, et le jeune représentant de l’illustre famille des de Blangy-Portal apprenait l’histoire de France dans ce livre ridicule que le père Loriquet a écrit sans le moindre respect des plus simples vérités historiques.

L’éducation tout entière de Gontran était coulée dans le même moule, malgré les observations que se permettait de temps en temps Guerrard, lorsqu’il l’entendait faire des réflexions qui prouvaient combien son maître se souciait peu des idées modernes.

Mais le duc songeait bien à la direction donnée aux études de l’héritier de son nom ! C’est à peine si, çà et là, il le questionnait un peu, par acquit de conscience. Non pas qu’il fut mauvais père, mais les plaisirs l’absorbaient complètement, et pourvu que son fils fut bien portant et gai, le reste ne l’intéressait que médiocrement.

Ce matin où il attendait si impatiemment le retour de Paul, Robert, on le comprend aisément, était moins que jamais en train de causer. Aussi l’abbé et Gontran parlaient-ils à demi-voix.

Tout à coup, à un moment donné et répondant à quelque question de son élève, le précepteur lui dit, avec conviction :

— Si quelques petites gens de noblesse nouvelle sont alliés aux plus vieilles et aux plus illustres familles françaises, c’est que le marquis de Buonaparte, généralissime des armées de Sa Majesté Louis XVIII, a ordonné ces mésalliances, auxquelles un de Blangy-Portal