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tions conclues entre les deux ministres autorisait les personnes munies de permis réguliers à sortir de Paris et à y entrer.

Paul, aussitôt, dans la noblesse de son cœur, ne songea plus qu’à une seule chose : à faire savoir à la duchesse de Blangy-Portal ta situation de son mari, afin qu’en épouse toujours soumise à ses devoirs, elle pût venir l’entourer de soins, dût-elle même le sauver, ou tout au moins lui pardonner le passé et lui fermer les yeux, s’il succombait.

Seulement, où était la duchesse ? Aurait-elle le temps d’arriver ? Avait-elle fui Verneuil pour se réfugier en Normandie, en Bretagne ou à l’étranger ?

Afin d’être d’abord fixé sur le premier de ces points, se réservant d’agir ensuite en conséquence, il expédia, dès que ce fut possible, le vieux Germain à Mantes et quelles ne furent pas sa surprise et sa joie, lorsque, le soir même, le 2 février, de la fenêtre dont il s’était approché pour voir devant quelle voiture la grande porte de l’hôtel venait de s’ouvrir, il reconnut Claude qui sautait à terre pour gravir le perron.

Il s’élança à sa rencontre.

Car Mme de Blangy-Portal était restée à Verneuil. Après la dernière visite de Guerrard, elle n’avait pas eu le courage de s’éloigner ; il lui avait semblé qu’il y aurait une sorte de lâcheté de sa part à mettre une plus grande distance entre elle et celui qui possédait toute sa tendresse ; et, plus tard, lorsqu’elle avait craint le danger, surtout pour sa fille et Mme Ronsart, la fuite était devenue impossible.

Le 23 septembre, la brigade Bredow, du 4° corps d’armée, avait occupé Mantes une première fois et in-