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Schumann qui tournait l’angle de la rue de Courcelles, à droite.

Sans perdre une seconde, il se jeta à sa poursuite et le revit bientôt, qui filait le long du parc de l’hôtel Frémerol.

L’ancien complice de Mourel était encore jeune et leste, il allait certainement s’échapper.

Alors Robert, avisant un garde national qui rentrait de son service, l’arme sur l’épaule, lui dit vivement :

– Votre fusil, camarade ! Cet homme qui fuit là-bas est un espion, Il a un sauf-conduit et il ne faut pas qu’il s’en serve pour quitter Paris. Je suis le duc de Blangy-Portal. Donnez, donnez donc !

Et arrachant pour ainsi dire son chassepot à l’inconnu, il mit Schumann en joue et fit feu !

Le duc avait été grand chasseur dans sa jeunesse, et il était resté un excellent tireur.

Frappé à l’arrière de la tête, l’ex-clerc d’huissier avait fait un demi-tour sur lui-même avant de tomber à genoux, et il s’était ensuite étendu sur le sol, la face contre terre, sans même pousser un cri.

Les quelques passants qui longeaient le boulevard accoururent, relevèrent le blessé et l’appuyèrent, assis, contre le mur, puis bientôt, attirés par la détonation, les sergents de ville arrivèrent et transportèrent Schumann dans la rotonde des gardiens du parc Monceau, où M. de Blangy-Portal les suivit, sans même y avoir été invité par le brigadier.

Il tenait à dire qui était l’homme qu’il avait tué et pourquoi il avait commis ce meurtre.

Presque au même instant, Guerrard parut.

Ainsi qu’il l’avait promis à son ami, il ne s’était