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amie. Une fois signés par M. Washburne, les sauf-conduits sont visés par la place de Paris, et leurs propriétaires sortent par la porte de Vanves, aux heures convenues et avec les formalités fixées d’un commun accord entre les belligérants. Tenez, il n’y a qu’un instant, j’ai remis son sauf-conduit à une charmante femme, Mme Morton. Si vous étiez arrivé cinq minutes plus tôt, vous l’auriez rencontrée. Elle doit partir cet après-midi avec son intendant, John Burney.

C’était là tout ce que Guerrard voulait savoir, et il n’avait pas même eu la peine de le demander. Il remercia M. Hoffmann et prit congé de lui.

Il n’y avait pas un instant à perdre pour informer le duc de ce qui se passait.

S’il connaissait l’intention de Léa de quitter Paris, s’il l’y avait même aidée en la recommandant aux autorités françaises, il ignorait certainement, d’abord le rôle que M. de Groffen avait joué auprès de lui, et ensuite que la jeune femme dût emmener, sous un nom anglais, l’ancien secrétaire du baron allemand, le pseudo-Alsacien Durest.

Que la Morton s’éloignât, c’était déjà fâcheux, car, renseignée chaque jour par M. de Blangy-Portal et ses amis, elle se gênerait fort peu pour raconter dehors ce qu’elle avait vu à Paris.

Mais comment la retenir, puisqu’elle était étrangère ? D’ailleurs elle ne pourrait parler que du courage des assiégés, de leur volonté de combattre jusqu’au bout, du patriotisme de tous. Elle n’en savait pas davantage. Le docteur, du moins, voulait le croire.

Pour Durest, il n’en était pas de même !