Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/495

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gage de sa maîtresse. Guerrard, lui, ne savait plus que dire.

De la part d’une femme, honnête ou non, tous les héroïsmes étant possibles, la conduite de la Morton ne le surprenait pas outre mesure. Ce qu’il comprenait moins, c’est que rien ne confirmât les soupçons qui l’avaient assailli à l’égard de Durest.

Tout au contraire, voilà que cet ancien pensionnaire de Clairvaux, cet homme qui, après avoir été le complice d’un faussaire, avait volé son ami mort, voilà qu’il gardait le silence sur un drame l’aide duquel il pouvait battre monnaie. De plus, en bon patriote, il endossait l’uniforme et, d’homme paisible, se transformait en soldat, tout prêt à courir aux remparts !

Il y avait là de quoi troubler l’esprit le plus judicieux. C’était le renversement de toute logique. Aussi Paul, qui n’admettait pas aisément les phénomènes psychologiques, retourna-t-il chez lui, plus inquiet encore que par le passé à propos de l’ex-employé de MM. Oulmann et Cie, du Havre.