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— Sans compter que tu serais plus libre !

— C’est convenu, je vais écrire à Mme de Blangy-Portal dans ce sens.

— Je comptais aller la voir demain ? Veux-tu que je lui porte tes instructions ?

— Parfaitement.

— Et toi, que vas-tu faire ?

— Mon devoir, comme tout Français, qu’il soit savetier ou gentilhomme. Si Paris est menacé, je prendrai du service dans quelque bataillon de marche.

— À la bonne heure !

Paul avait tendu la main à Robert, qui riposta, en répondant à son étreinte :

— Sois bien convaincu que si cela devient nécessaire un jour, je me souviendrai que bon nombre de mes aïeux sont morts à Bouvines et dans les plaines d’Azincourt.

Et sur cette fière parole, inspirée par l’orgueil, mais qu’il était fort capable de tenir, le duc se sauva rue de Prony.

Le surlendemain de cette scène, le docteur s’en fut à Verneuil et informa la duchesse du retour de son mari, ainsi que de ce qu’il avait décidé à son sujet.

— Est-ce que M. de Blangy-Portal est revenu seul ? demanda la jeune femme.

— Non, fit Paul, avec hésitation. Vous le regrettez ?

— Beaucoup !

Et comme Guerrard, à ce mot, avait pâli, Claude lui saisit les deux mains et, les pressant avec tendresse, ajouta vivement :

— Oh ! je le regrette non sous l’empire d’un sentiment que je ne saurais éprouver pour le duc, mais