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fait que M. Paul Guerrard ne sera jamais en retard avec la caisse, ne pouvant rien lui demander, et que, conséquemment, il ne court pas le risque de l’affichage. Je ne veux pas être flanqué à la porte du club !

— C’est très malin !

— Ce qui te serait plus encore, ce serait de trouver un expédient qui nous tirât d’affaire tous deux. Pour toi, il n’y en a qu’un seul.

— Oui, tu me l’as déjà indiqué : me marier. Malheureusement je ne me fais pas d’illusion. Ma réputation comme époux laisse beaucoup à désirer et je ne vois pas trop, dans mon milieu, de riche héritière qui voudrait de moi. Or les moments sont précieux ; il ne me reste absolument rien que les cinquante mille livres de rente appartenant en propre à mon fils, revenu dont je jouirai encore jusqu’à sa majorité, mais dont le capital est entre des mains qui n’en lâcheront pas une parcelle, même pour me sauver la vie.

C’était la vérité. Ce million était tout ce qui avait échappé au naufrage de la vie à outrance de Robert, et le notaire qui en avait le dépôt n’était pas homme à transiger avec le devoir professionnel.

En dehors du revenu de cette somme, le père de Gontran n’avait que des dettes. Elles s’élevaient à plus de 300.000 francs dont 200.000 pour lesquels il pouvait être poursuivi sans grâce ni merci, au premier jour. S’il n’était pas affiché au cercle, c’est que ceux de ses amis dont il était le débiteur ne se plaignaient pas.

Quant à l’hôtel de la rue de Lille, il était hypothéqué pour une somme à peu près égale à sa valeur, et