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« Monsieur le duc, écrivait Me Andral, je me hâte de remplir un devoir professionnel en vous faisant part de la communication que je reçois de mon collègue Me Duhamel, dépositaire du testament de Mme Frémerol, testament qui a été remis hier soir à Mme Ronsart, ainsi qu’en ordonnait la suscription de l’enveloppe qui le renfermait.

« La fortune que laisse la défunte ne se compose que de son hôtel de la rue de Prony, de deux fermes dans les Ardennes et d’une somme liquide de 150.000 francs à peu près. C’est Mme Ronsart qui est légataire universelle de cette succession, au détriment d’une personne dont la loi accepterait certainement les légitimes revendications.

« Daignez agréer, monsieur le duc, l’hommage de mon profond respect. »

Cette lettre parcourue, Claude la posa sur la table où se trouvaient les écrins de Mme Frémerol et, levant les yeux sur Robert, l’interrogea du regard.

— Alors, fit celui-ci, vous trouvez tout naturel que votre mère ait disposé ainsi d’une fortune, infiniment moins importante qu’elle ne l’avait laissé croire, mais qui, néanmoins, devait vous revenir tout entière ?

— Je n’ai pas à juger ce qu’il a convenu de faire à celle dont vous parlez. Elle était libre de penser qu’après m’avoir donné cinq millions de dot, elle ne me devait plus rien. Avouez qu’à ce prix-là, elle aurait pu me rendre plus heureuse !

Furieux de cette réponse, à laquelle il ne pouvait s’attendre, en raison de la soumission que sa femme lui avait, toujours témoignée, M. de Biangy-Portal se tourna vivement du côté de Guerrard qui assistait,