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Prony, sans voir qui que ce fut, jusqu’après le départ du corps, c’était à la condition qu’elle n’irait pas même à l’église.

Profondément indigné, le docteur n’avait pas renouvelé à Claude ces odieuses recommandations de son mari, recommandations bien inutiles d’ailleurs. Mme Frémerol avait conservé si peu d’amis que vingt personnes à peine se présentèrent à son hôtel pour suivre le convoi, et la duchesse, brisée par la fatigue autant que par la douleur, se résigna à le laisser partir sans elle.

Mais deux heures plus tard, quand, la bière descendue dans le caveau de la sépulture que Geneviève possédait au cimetière Montmartre, le vide se fut fait autour du monument, sa fille vint prier et pleurer. Ce fut au bras de Guerrard qu’elle rentra ensuite rue de Lille, où le duc daigna la recevoir par quelques phrases banales de consolation, qu’il eut la cruauté de compléter en lui disant, lorsque Paul se fut retiré :

— Surtout dissimulez à nos gens votre chagrin ; il ne faut pas que l’on puisse ici en connaître la véritable cause.

— Oui, je vous comprends, répondit Claude, dans un élan de révolte d’amour filial, il ne faut pas qu’on connaisse plus ici la source de mes larmes que celle de votre fortune !

— Mais vous êtes folle, ce n’est pas…

Et comme, peut-être avec l’intention de s’excuser, M. de Blangy-Portal avait fait un pas vers elle, la duchesse l’interrompit en s’écriant :

— Ah ! laissez-moi ! J’ignorais que dans votre