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gine de poitrine, et lorsque Paul rentra rue de Prony, les sœurs de la Compassion venaient de terminer, sous les yeux mêmes de la duchesse, la dernière toilette de la chère morte.

Après avoir glissé entre ses mains jointes la croix d’ivoire qui protégeait son berceau et que sa mère avait suspendue depuis longtemps au chevet de son lit, Claude dépouilla les jardinières pour entourer de fleurs celle dont elle ignorait la dernière preuve d’amour et qui semblait encore lui sourire, tant le calme de l’éternel repos avait succédé sur son visage aux convulsions de l’agonie.

Vers quatre heures du soir, Mme Ronsart arriva.

Guerrard, qui la guettait, courut au-devant d’elle pour lui recommander de ne pas dire un mot à qui que ce fût de la lettre qu’elle avait écrite à Mme Frémerol à propos de sa visite au juge d’instruction de Mantes, et quand la brave femme, sans se rendre bien compte de ce qu’on lui demandait, eut promis de se taire, il la supplia d’avoir du courage en face de sa petite-nièce, dont la douleur si profonde pouvait réellement compromettre la santé.

— Oui, oui, je serai courageuse, répondit en pleurant Mme Ronsart. Ma pauvre Geneviève ! Quel mal a donc pu l’emporter aussi vite ! Pourquoi ne m’a-t-elle pas appelée auprès d’elle, je l’aurais sauvée !

Et comme, en parlant ainsi, par phrases saccadées que les sanglots entrecoupaient, elle était montée au premier, soutenue par le docteur, Claude l’aperçut et se jeta dans ses bras, en répétant de nouveau :

— Ma mère, ma mère adorée ! Je n’ai plus que toi, tante, plus que toi !