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Mme Ronsart de venir tout de suite. N’habite-t-elle pas Mantes ?

— Oui et je l’ai prévenue par dépêche de ce triste évènement. Elle arrivera sans doute par un des premiers trains. Je m’entendrai avec elle pour les obsèques.

— Et Mme la duchesse ?

— J’ai pu l’amener auprès de sa mère assez à temps pour qu’elle lui fermât les yeux, et son mari lui permet de rester rue de Prony jusqu’au départ du corps, mais à la condition absolue qu’elle ne se montrera à personne.

— Pauvre jeune femme, quelle douloureuse épreuve ! Il est bien heureux qu’elle ait à ses côtés un ami tel que vous ! Mme Frémerol m’a dit souvent qu’elle n’avait aucun secret pour vous et que le jour où elle s’en irait, ce serait avec la certitude et la consolation de ne pas laisser sa fille sans défenseur.

— C’est moi qui ai fait ce mariage, je ne l’oublierai jamais, je n’ai pas le droit de l’oublier !

Paul avait prononcé ces mots avec un tel accent de tristesse, avec une telle expression de remords, que le notaire, qui d’ailleurs avait été le confident de Mme Frémerol et savait comment s’étaient passées les choses, changea généreusement de sujet de conversation et laissa partir son visiteur, après l’avoir prié de dire à Mme Ronsart qu’il lui serait fort obligé de le prévenir dès qu’elle serait arrivée a Paris.

Pendant ce temps-là, le médecin de l’état civil venait constater le décès de Mme Frémerol, qu’il attribua, après un examen sommaire et en s’en rapportant tout à fait à son éminent confrère, M. Marceau, à une an-