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Ses dispositions étaient prises depuis longtemps en vue de ce suicide.

Le jour où le docteur Marceau lui avait ordonné des piqûres de morphine pour calmer ses douleurs névralgiques, elle s’était dit que ce serait à l’aide de ce poison qu’elle mettrait fin à ses jours, et elle en avait mis de côté la quantité nécessaire.

Guerrard venait de terminer la lecture de la lettre de Mme Frémerol, et il était absorbé dans les pensées que cette page douloureuse avait fait naître en son esprit, quand le brusque arrêt de la voiture le rappela à lui.

Elle venait de s’arrêter devant le perron de l’hôtel.

Il sauta à terre et monta rapidement au premier étage.

Agenouillée contre le lit de sa mère, la duchesse pleurait et priait. Elle ne l’entendit pas entrer.

Alors il la toucha doucement à l’épaule ; elle releva la tête, et il lui dit :

— Du courage je vous apporte une bonne nouvelle. Votre mari vou autorise à rester ici jusqu’à ce que tout soit terminé.

— Merci, mon ami, répondit la pauvre Claude à travers ses sanglots mais si M. de Blangy-Portal m’avait refusé cette dernière consolation, il aurait été obligé d’employer la force pour me faire sortir de cette maison. Ma pauvre mère, c’est lui, le malheureux, qui l’a tuée !

— Non, ne le croyez pas ! Mme Frémerol vous l’a toujours caché, mais elle était atteinte, depuis déjà longtemps, d’une maladie qui ne pardonne guère.

Il ne voulait pas faire connaître à l’infortunée à