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XX

AUPRÈS DE LA MORTE


Lorsqu’il eut laissé pendant quelques instants la duchesse tout à sa douleur, Guerrard, quelle que fut sa propre émotion, se souvint qu’il n’avait pas le droit, lui, de perdre la tête. Alors, se rapprochant de Claude, il lui dit d’une voix suppliante, comme pour se faire pardonner ses paroles :

— Je vous en prie, madame, de la résignation ! Il faut, hélas rentrer chez vous.

— Rentrer chez moi ! fit-elle avec une sorte d’indignation, en levant sur le docteur ses yeux remplis de larmes. Vous pouvez croire que je vais m’éloigner ? Oh ! vous vous trompez ! Je ne sortirai de cette maison qu’au moment où ma mère adorée la quittera elle-même pour toujours.

Elle avait saisi entre ses mains brûlantes les mains déjà glacées de la morte, semblant se réunir à elle