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— Ma fille… sauvez-la… Jean Mourel… il est mort… Non, non, ce n’est pas moi… le duc, qu’il ne sache jamais… Claude… Je n’ai plus rien, rien !… Guerrard, où est Guerrard ?

En entendant la mourante prononcer son nom, Paul que cette horrible fin de Geneviève accablait, revint à lui et dit à M. Marceau :

— Je m’absente pendant une demi-heure ; ne laissez personne entrer ici jusqu’à mon arrivée.

Il venait de penser que la duchesse ne lui pardonnerait jamais de ne pas l’avoir appelée pour embrasser sa mère avant qu’elle eût rendu le dernier soupir, et il voulait aller la chercher lui-même.

Le coupé qui l’avait amené l’attendait dans la rue ; il y monta après avoir recommandé au concierge de l’hôtel de tenir la grande porte ouverte, afin qu’il pût conduire en voiture jusqu’au perron, la personne avec laquelle il allait revenir, et le cocher enveloppa d’un vigoureux coup de fouet son cheval qui partit au galop.

En moins d’un quart d’heure Guerrard arriva à l’hôtel de Blangy-Portal. On n’avait pas vu Robert depuis la veille et il ne rentrerait pas sans doute avant le déjeuner, mais la duchesse était chez elle.

Le docteur lui fit demander par Germain de le recevoir immédiatement. Claude qui était habillée vint aussitôt le retrouver dans le boudoir où le vieux valet de chambre l’avait fait entrer et, frappée de l’altération de ses traits, elle s’écria :

— Qu’y a-t-il ? Vous est-il arrivé un malheur ? Mon mari ?

— Non, répondit-il, effrayé de l’épouvantable dou-