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— Ah ! monsieur, gémit la vieux domestique de Geneviève, venez vite avec moi ; madame se meurt !

— Un accident ?

— Non. Je ne sais pas, mais M. le docteur Marceau dit qu’elle est perdue ; et c’est elle-même qui m’a donné l’ordre de venir vous chercher. Si vous la voyiez !

— J’y cours, mon ami, j’y cours ! Vous avez une voiture en bas ?

— Oui, monsieur.

— Alors, attendez-moi ; nous allons partir ensemble.

Et laissant là Dupuy, il disparut dans son cabinet de toilette, pour en ressortir bientôt complètement habillé.

Dix minutes après, il traversait rapidement la cour de l’hôtel de la rue de Prony et ne faisait en quelque sorte qu’un bond du hall du rez-de-chaussée à la chambre à coucher de la maîtresse de la maison, au premier étage.

Mme Frémerol était là, étendue sur son lit, les yeux caves et les traits déjà défigurés. Sa fidèle Julie et son vieux médecin étaient auprès d’elle, mais, en reconnaissant celui qu’elle attendait, elle leur dit :

— Laissez-moi seule avec M. Guerrard. Je sens que j’aurai à peine le temps de lui faire part de ce que je veux lui confier.

— Qu’a-t-elle donc ? demanda tout bas Paul à son confrère qui, pour se rendre à la prière de sa malade, se dirigeait vers la pièce voisine.

— La malheureuse s’est empoisonnée, répondit à voix basse M. Marceau. Je le suppose, bien qu’elle ne m’ait fait aucun aveu, et elle refuse tous mes soins.