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Geneviève était tout simplement aux prises avec une affection nerveuse provoquée par le chagrin que lui causait la conduite de M. de Blangy-Portal, et qu’elle se remettrait rapidement dès que, revenue de cette secousse douloureuse tout à la fois pour son amour maternel et son orgueil, elle aurait accepté les faits accomplis et retrouvé un peu de calme d’esprit.

Et comme M. Marceau, qu’elle avait interrogé, s’était exprimé dans les mêmes termes, la duchesse avait fini par se tranquilliser un peu ; et, pour aider au rétablissement de sa mère, elle lui disait chaque fois qu’elle la voyait que, si elle n’était pas heureuse, il ne manquait pas à Paris de femmes dans une situation plus pénible encore que la sienne, et qu’elle ne désespérait pas de l’avenir.

Les choses en étaient là depuis plusieurs semaines ; rien de nouveau ne se produisait du côté du parquet, et Paris avait oublié depuis longtemps le drame du boulevard de Courcelles, lorsqu’un matin, alors qu’il était encore couché, le valet de chambre de Guerrard, le réveilla pour lui annoncer qu’un vieillard fort ému et qui venait de chez Mme Frémerol le priait de le recevoir immédiatement.

— De chez Mme Frémerol ? répéta le docteur tout surpris que la mère de Claude envoyât chez lui d’aussi bonne heure, car il l’avait vue la veille dans l’après-midi ; c’est bien, dites qu’on attende, j’y vais !

Et, sautant en bas du lit, il passa un vêtement de maison et se rendit dans son salon.

— Vous, Dupuy ! dit-il à l’homme qui se trouvait là, les traits décomposés. Qu’y a-t-il donc ? Qui vous amène ?