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restait tout le temps qu’il ne donnait pas à Léa Morton, cherchant dans le jeu les ressources qu’il ne trouvait plus dans la fortune de sa femme.

Le tribune avait, en effet, accordé à la duchesse sa séparation de biens, et son mari avait acquiescé à ce jugement, moyennant une somme de deux cent mille francs qui lui était nécessaire, avait-il affirmé, pour éteindre certaines de ses dettes personnelles, dont on ne manquerait pas d’exiger le paiement immédiat dès que l’on connaîtrait sa situation nouvelle.

Cette affaire ainsi terminée sans bruit, Claude prenait son parti de son existence isolée dans son grand hôtel de plus en plus désert : Gontran suivait les cours d’un lycée et ne rentrait que pour les repas.

La jeune femme ne s’occupait donc que de sa fillette et de sa mère. La santé de cette dernière l’inquiétait. Malgré tous les efforts de Geneviève pour dissimuler quand elle se trouvait avec sa fille, celle-ci était frappée de l’altération de ses traits, et comme elle ignorait les angoisses morales qui torturaient la malheureuse, elle la supposait atteinte de quelque maladie grave.

Claude avait bien questionné Guerrard à ce sujet, mais le docteur lui avait répondu que s’il pensait également Mme Frémerol assez souffrante, il ne pouvait rien dire de précis à ce sujet, car non seulement il n’était pas son médecin, mais, de plus encore, lorsqu’il avait voulu la questionner et lui donner quelques conseils, elle s’était dérobée a toute explication de ce genre, en lui affirmant qu’elle était fort bien soignée par M. Marceau, en qui elle avait pleine et entière confiance.

Paul avait ajouté qu’il était du reste convaincu que