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niers mots relativement à ses droits d’époux caissier rappelaient que la duchesse aurait un jour de si grosses rentes qu’il avait tout intérêt à ne pas la pousser à bout.

— C’est vous-même qui m’avez forcé à sortir de mon ignorance à l’égard de toutes ces choses.

— Alors vous êtes décidée à m’appeler devant la justice ?

— Absolument, mais je viens de vous le dire : vous êtes libre de ne pas comparaître et de ne pas même vous faire représenter. Nous obtiendrons ainsi ce que je désire, sans prêter à rire à personne. Plus tard, vous serez le premier à me savoir gré d’avoir pris cette mesure.

— Vous pensez bien qu’à partir d’aujourd’hui tous rapports cessent entre nous.

— Cela ne modifiera pas beaucoup notre façon de vivre. Vous m’avez condamnée à l’isolement et je m’y suis accoutumée.

— Et si je vous défendais de voir votre mère ?

— J’en éprouverais une immense douleur, mais je me soumettrais à cette cruauté.

— Allons, je vois que vous avez réponse à tout. Eh bien ! vivez de votre côté ; moi, je vivrai du mien. Et sans saluer Claude, dont le visage était décomposé par les efforts qu’elle faisait pour dissimuler son humiliation et son chagrin, le duc sortit brutalement, comme il était entré, en faisant claquer les portes derrière lui.

Arrivé aux dernières marches de l’escalier, il se trouva face à face avec Guerrard.