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Jean Mourel pour écouter ses propositions, il avait été menacé par cet homme, sur lequel il avait dû tirer pour défendre sa propre vie.

On comprendrait facilement ensuite le transport du cadavre en dehors du parc. Ce n’avait été là que la conséquence logique du drame même.

Quant à ce qui s’était passé plus tard, c’est-à-dire le vol commis sur le mort, c’était là un fait auquel Mme Frémerol et Paul resteraient absolument étrangers.

Sur ce point spécial ils étaient, l’un comme l’autre, à l’abri de tout soupçon.

Il n’y avait donc réellement à craindre dans toute cette horrible aventure aucune condamnation, mais seulement un scandale public, dans lequel sombreraient l’honneur et le repos de la pauvre duchesse Claude, et Guerrard redoutait à ce point que tout ne se terminât un jour de la sorte, qu’il cherchait, mais vainement, par quel moyen conjurer le péril.

— Et si j’étais morte ? demanda soudain Geneviève dont l’exaltation croissait en raison même du silence que gardait le docteur.

— Morte ! vous ?

— Oui, supposez que je n’existe pas. Que ferait la justice ?

— Je ne vous comprends pas bien. Il est certain que si vous n’étiez plus de ce monde, le parquet, après avoir découvert que Jean Mourel avait été le mari d’une femme défunte elle-même, n’aurait pas à porter ses investigations de ce côté-là. Il se lancerait sur une autre piste. Vous me faites dire là une étrange naïveté, car enfin, si vous ne viviez pas, Jean Mourel, lui, vivrait encore, c’est probable !