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de Jean Mourel à Rose Lasseguet et de Rose Lasseguet à Mme Frémerol, dont la grande et rapide fortune galante avait fait trop de bruit jadis pour qu’on en eût absolument perdu tout souvenir.

De plus, il était impossible qu’on ignorât ce qu’était devenue Mme Ronsart, qui, elle, n’avait quitté Reims que depuis une quinzaine d’années, et dont il était aisé d’avoir l’adresse au ministère des finances puisque, comme veuve d’un employé des postes, elle touchait une pension.

On se souvient que c’est précisément de cette façon que s’y était pris Durest.

Une fois la tante retrouvée, la justice n’aurait plus qu’à étendre la main pour s’emparer de la nièce.

Il y avait enfin ce Charles Durest, que le parquet voudrait interroger et qu’il saurait bien découvrir, ce que lui, Guerrard, n’avait encore pu faire, et certes l’ex-clerc d’huissier n’épargnerait pas celle qui avait jadis repoussé ses hommages.

S’il n’allait pas jusqu’à raconter, dans la crainte de se compromettre, qu’il avait, en quelque sorte, vu tuer son ami, il ne manquerait pas de dire que celui-ci lui avait fait part de son intention de demander un rendez-vous à sa femme.

Si les choses en arrivaient là, il était incontestable qu’il n’y aurait plus qu’un parti à prendre : ou Mme Frémerol, pour échapper à une accusation d’assassinat avec préméditation, devrait avouer toute la vérité, ce qui démontrerait qu’elle ne s’était rendue coupable que d’un meurtre excusable, ou le docteur, poussant le dévouement aussi loin qu’il l’avait proposé, affirmerait que, chargé par Geneviève de recevoir