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forçat, qui a fait preuve de tant d’adresse et d’une si grande énergie pour s’évader, soit tombé, par hasard, sous tes coups de maraudeurs de barrière.

« Il est beaucoup plus probable qu’il a succombé dans un guet-apens tendu par quelque ancien compagnon de bagne.

« Quoi qu’il en soit, l’affaire entre dans une phase intéressante et nous ne la perdrons pas de vue. »

On comprend l’effet qu’avait produit cet article sur Mme Frémerol.

Nous l’avons dit, elle avait aussitôt télégraphié à sa fille de ne pas venir à Villerville, et Dieu sait cependant si la pauvre mère avait hâte de savoir comment les choses s’étaient terminées à Houlgate ; puis, après avoir annoncé par dépêche sa visite à Guerrard, elle était partie précipitamment pour Paris.

De la gare du Havre, elle se fit conduire rue du Bac.

Elle y arriva vers six heures. Le docteur l’attendait, supposant qu’elle venait l’entretenir du douloureux incident du théâtre de Trouville dont elle l’avait instruit la veille par une lettre.

Dans son télégramme, elle s’était gardée de faire la moindre allusion à sa terreur et lui, ce jour-là, c’est à peine si, en se rendant chez ses malades, il avait parcouru deux ou trois journaux qui, précisément, ne consacraient pas une ligne à l’affaire Dickson.

Paul ne fut donc pas surpris de la physionomie bouleversée de Mme Frémerol, à laquelle il demanda tout de suite :

— Comment votre pauvre fille accepte-t-elle cette nouvelle épreuve ?