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— Vous l’exigez ?

— Absolument ! Nous ne pouvons garder l’un envers l’autre la situation que nous fait la sotte aventure de ce soir, à laquelle, je vous le répète, je suis absolument étranger. Est-ce que je savais si la personne en question serait au théâtre ! Est-ce que cela m’intéressait ! Est-ce que les plus honnêtes femmes ne sont pas journellement exposées à se trouver dans les endroits publics avec toute sorte de monde ! Vous ne pouvez ignorer cela.

— Pas plus que je n’ignore le nom de la nouvelle propriétaire de certain hôtel de la rue de Prony, ni par qui et avec quel argent cet hôtel a été payé.

— Madame !

— Voilà, monsieur, ce que je préférais ne pas vous dire ; mais vous m’y avez forcée. Vous comprenez donc pourquoi je n’ai pas voulu rester au théâtre. Maintenant, laissez-moi partir !

Et la duchesse, après avoir sonné sa femme de chambre, se dirigea vers la porte, mais son mari, blême de colère, l’arrêta au passage.

— C’est votre mère, sans doute, qui vous a donné ces renseignements. Eh bien ! rien de cette histoire n’est exact, et ce qui se passe me prouve combien j’ai eu tort de ne pas vous tenir éloignée des gens qui cherchent à me nuire dans votre esprit. Désormais il en sera autrement, je vous le jure. Mme Frémerol ira où bon lui semblera, mais vous, vous n’irez la rejoindre nulle part. J’y mettrai bon ordre !

À cette menace, Claude pâlit et fut obligée de s’appuyer contre un meuble.