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— Je ne veux pas attendre à demain pour vous prier de m’expliquer quelle mouche vous a subitement piquée. On vous a monté la tête par quelque racontar absurde. Vous venez de nous couvrir de ridicule tous les deux !

— Je le regrette vivement pour vous. Quant à moi, on n’a pas eu la peine de me monter la tête : je ne sais rien que ce que j’ai vu et entendu.

— Vu et entendu ?

— Ma mère est à Villerville depuis le commencement de la saison.

— Ah ! vous m’aviez caché cela.

— Et je m’en applaudis, puisque j’ai pu assister ainsi, une après-midi que j’étais allée la voir, à la scène que vous a faite Mlle Morton devant vos amis. Vous ne vous étiez pas empressé de mettre pied à terre pour serrer la selle de sa monture, elle vous le reprochait et vous lui répondiez dans des termes qui ne permettaient pas de douter de votre intimité.

— Mais vous vous trompez, vous vous trompez du tout au tout ! Je faisais partie de ce groupe de cavaliers au même titre seulement que ceux qu’y s’y trouvaient. Cela arrive à chaque instant dans notre monde de sportsmen !

— Je vous suis reconnaissante de tenter de me faire prendre le change, mais il est trop tard ! Il faudrait, pour vous croire, que je n’eusse pas appris bien d’autres choses encore.

— De quoi voulez-vous parler ?

— Ne me forcez pas à vous en dire davantage. Cela sera préférable !

— Mais au contraire, je veux savoir, je l’exige !