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voulez-vous ? je n’étais pas née pour être heureuse. Il ne s’agit plus maintenant que de s’armer de courage, car, je le sens bien, je n’en suis qu’au début de mes épreuves. Restez-moi dévoué, unissons-nous tous trois, et peut-être pourrons-nous en partie réparer le mal.

— Qu’allez-vous faire ? demanda Paul émerveillé du courage de la jeune femme.

— Je ne sais encore.

— Voyons, ne me cachez rien. M. de Blangy-Portal ne pourrait suffire à ses besoins personnels et aux exigences de… de…

— De cette Léa Morton, dites-le ; il l’a nommée lui-même devant moi.

— Eh bien oui, aux exigences de cette fille avec ses seules ressources. Il a dû avoir recours à vous.

— C’est vrai. Il y a moins d’un mois, il m’a demandé ma signature, et je la lui ai donnée pour une somme considérable.

— Quelle somme ?

— Un demi-million. Mais j’y songe, dans la procuration que le duc m’a fait signer, aucun chiffre n’était stipulé.

— Ah ! le malheureux ! Vous n’avez qu’une chose à faire : vous renseigner auprès de votre notaire et annuler cette procuration.

— Quelle explication donnerai-je à M. de Blangy-Portal, s’il me demande pourquoi j’ai fait cela sans le prévenir ?

— Préférez-vous qu’il vous ruine pour une maîtresse ? Vous lui direz que vous avez craint les reproches de votre mère.

— Alors il ne me permettra plus de la voir. Que