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Tout en se livrant à ces réflexions, Guerrard se dirigeait vers la villa des Roses.

Un quart d’heure plus tard, il se faisait annoncer à Mme de Blangy-Portal.

Celle-ci le reçut aussitôt, pour l’accueillir avec son sourire accoutumé. Néanmoins, quelques efforts qu’elle fît pour paraître calme, Paul n’eut pas de peine à lire sur sa physionomie tous les chagrins nouveaux qui l’accablaient.

— Par quelle bonne fortune êtes-vous à Houlgate ? lui demanda-t-elle, en lui offrant du geste un siège auprès d’elle. Le duc part à l’instant ; il regrettera beaucoup.

— Je l’ai rencontré à la gare, interrompit le docteur, mais c’est vous surtout que je désirais voir. Aussi l’ai-je laissé monter seul dans le train après lui avoir dit que je venais ici.

— Comme vous avez bien fait ! Vous nous abandonnez un peu, ma mère et moi. Vous savez qu’elle est à Villerville.

— J’en arrive. Mme Frémerol m’avait appelé par dépêche.

— Par dépêche ! Alors vous savez…

— Je sais ce qui s’est passé là-bas avant-hier et je viens vous supplier, au nom de l’affection que je vous ai vouée à toutes les deux, à votre mère et à vous, de ne me rien cacher de ce qui se passe ici, d’avoir confiance en moi. Votre mari vous délaisse et vous ruine ?

La duchesse baissa la tête et, quand après un instant de silence, elle la releva, ses yeux étaient pleins de larmes.