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soumis aux mêmes exigences de toilette et de monde qu’à Paris.

Completement rassuré, le duc avait donc laissé à sa femme toute liberté, et comme il était arrivé ce qu’elle avait bien prévu, c’est-à-dire que Gontran se souciait peu de lui tenir compagnie, elle multiplia bientôt ses voyages à Villerville, à la grande joie de Geneviève qui commençait, non pas à oublier, mais à se rappeler avec moins d’épouvante la terrible nuit de la rue de Prony.

Un mois à peu près s’était ainsi écoulé, et Guerrard n’avait donné que de bonnes nouvelles à Mme Frémerol les deux fois qu’il était venu la voir, lorsque Claude arriva un jour à Brimborion vers deux heures, pour y passer tout le restant de la journée.

Son mari était parti la veille au soir, pour Paris, il le lui avait dit, et Gontran était en promenade du côté de Villers avec l’abbé Monnier.

Il y avait déjà une heure que la duchesse était auprès de sa mère, et elles s’étaient installées toutes deux sous une tente, dans le petit jardin qui entourait le chalet, quand leur attention fut détournée de la fillette jouant à leurs pieds par les éclats de voix d’une troupe de cavaliers, arrêtés précisément en face de la maison.

Du dehors on n’apercevait ni Claude ni Geneviève, que cachaient des plantes grimpantes dont était garnie la grille de la villa, mais il leur était facile, à elles, de distinguer ce qui se passait sur la route, et aux premiers mots qui frappèrent leurs oreilles, elles tressaillirent, puis s’avancèrent pour mieux voir à travers les interstices du feuillage.