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Rassuré par ces détails, dont Mme Frémerol eut connaissance dès la première heure, Guerrard n’alla pas ce jour-là à Verneuil, et le lendemain matin, il eut lieu de s’applaudir de sa perspicacité, lorqu’il lut les renseignements suivants que la préfecture de police avait communiqués à la presse :

« Un des garçons du buffet de Mantes a reconnu, dans la photographie du nommé Dickson, un individu qui a dîné à la gare de cette ville l’avant-veille du jour où son cadavre a été ramassé au fond de la tranchée du boulevard de Courcelles. Cet individu était accompagné d’un homme de quarante à quarante-cinq ans, petit, maigre et portant des lunettes bleues.

« Après avoir fait gaiement un excellent repas, les doux amis (ils se tutoyaient) sont sortis du buffet, mais on ne sait pas s’ils ont pris ensemble le train de Paris à dix heures vingt-sept. À ce moment de l’année, la plupart des voyageurs ont des billets d’aller et retour, ce qui ne permet pas de se renseigner utilement aux guichets de vente. »

« De plus, le propriétaire du café de la place des Ternes croit bien que l’assassiné est venu chez lui dans la soirée même de sa mort, vers neuf heures et demie, avec un compagnon, mais il ne pourrait donner le signalement de celui-ci, car les deux consommateurs s’étaient attablés à l’écart, en dehors du café, où ils sont restés dix minutes à peine.

« Il n’a pas remarqué dans quelle direction ces clients d’occasion se sont éloignés. Ce jour-là le temps était couvert et la nuit fort sombre.

« L’autopsie a bien permis de reconnaître que cet étranger a succombé trois heures après son dernier