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Durest, son complice. Il n’avait été condamné, lui, qu’à huit ans de réclusion, et je n’ai pas entendu dire qu’il ait quitté la France.

— Quel individu était-ce ?

— Un clerc d’huissier, intelligent, expert certainement dans tout ce qui touche aux recherches, aux investigations. C’est peut-être lui qui a aussi bien renseigné M. Mourel. Il m’avait fait la cour, et je l’avais toujours repoussé en me moquant de ses déclarations, ainsi que de sa laideur. Il était petit, maigre, jaune et louchait atrocement. Je me souviens que mes plaisanteries à ce sujet le vexaient beaucoup et que, pendant les débats de la cour d’assises, il a tenté, comme le défenseur de mon mari, de faire croire que j’avais causé tout le mal par ma coquetterie et mes dépenses exagérées. Lui aussi voulait déjà se venger de moi ! Il serait donc possible qu’il fût au fond de tout cela !

— Il est probable que si ce Durest avait connu votre situation lorsqu’il est sorti de prison, il aurait fait quelques tentatives auprès de vous, sans attendre le retour de son ami pour vous exploiter. Il aurait essayé tout au moins de vous faire chanter pour son propre compte.

— Oui, c’est possible, mais peut-être n’a-t-il pas osé. C’était un garçon timide, lâche, sans la moindre énergie.

— Et, de plus, j’y pense, il pouvait croire que vous ne craigniez aucune révélation. C’est égal, il serait intéressant de savoir s’il n’a pas été le correspondant de votre mari et son instrument. J’aviserai à cela. Il est rare que la police ne sache pas ce que sont devenus les condamnés de quelque importance après