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— Oui tout peut se passer de la sorte ; mais si, cependant, on arrive à ! a vérité ?

— Eh bien ! si on en vient là, je vous sauverai encore !

— Vous !

— Oui, moi ! Convenons bien de nos faits tout de suite. Je dirai que c’est moi qui ai tué cet homme. Je raconterai que, prié par vous de vous accompagner dans votre hôtel pour assister à l’entrevue que vous avait demandée un prétendu parent de M. Berquelier, je suis arrivé au moment où cet individu vous menaçait, que j’ai voulu vous protéger, le chasser, et que, menacé moi-même, dans le cas de légitime défense, j’ai tiré sur lui puis, que ce meurtre excusable accompli et dans le seul but d’éviter un scandale, j’ai transporté le corps où il a été trouvé.

— Vous feriez cela ? Ah ! mon cher Guerrard ! Et si on ne vous croit pas ?

— Pourquoi douterait-on de moi ? La vieille amitié qui nous lie, mon intimité avec le duc, ma respectueuse affection pour votre fille, votre situation particulièrement délicate, le soin que vous deviez prendre, tout naturellement et par amour maternel, de traiter secrètement avec celui qui revendiquait une part, qui ne lui était pas due, de votre fortune, est-ce que ce ne sont pas là des motifs suffisants pour faire comprendre que vous m’avez voulu en tiers dans cette entrevue qui vous était imposée par les circonstances ? On ne pourra vous adresser qu’un seul reproche : celui de m’avoir dissimulé ce que cet homme était réellement pour vous.

— Et si on croit, au contraire, que je vous ai tout