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Cette constatation lui rendant aussitôt son calme accoutumé, il rangea tout dans la pièce, remit les meubles en place, ramassa le pistolet jeté sur le divan, souffla la lumière, sortit et s’élança dans l’avenue qui menait à la maison.

Il lui tardait de retrouver la mère de Claude pour la rassurer un peu sur les suites du drame dont elle venait d’être l’héroïne.

Il ne se doutait guère de ce qui se passait au même instant sur le boulevard de Courcelles.

Après avoir vu son ami disparaître dans le parc de l’hôtel, Durest, à demi étendu sur le sable et tout en fumant, s’était d’abord laissé aller à ses rêves de fortune mais, après les avoir caressés les uns et les autres, il s’était senti envahi par une sorte de terreur, causée surtout par son isolement en un endroit aussi désert, car il n’était rien moins que brave, et il s’était assis, l’oreille attentive, fouillant la nuit de ses regards inquiets.

Soudain, il lui sembla qu’une détonation s’était fait entendre.

Aussitôt il se releva tout à fait et, tremblant, se rapprocha de la petite porte, sans oser toutefois la franchir, mais s’efforçant de voir dans l’intérieur du jardin.

Il était là depuis une ou deux minutes, ne parvenant pas à distinguer quoi que ce fût, et peut-être allait-il se hasarder sous les arbres, lorsqu’il perçut distinctement des bruits de pas, venant de son côté.

Il n’eut que le temps de se rejeter en arrière et de se blottir dans l’ombre, contre la muraille.

Alors il vit passer un homme qui en portait un au-