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lui désignant, de la main, l’avenue qui conduisait à la maison

— Cachez-vous là-bas dans un massif, pas trop loin, mais surtout ne venez que si je vous appelle. Je suis vraiment ridicule d’avoir une telle peur ! Tout va sans doute se passer le plus tranquillement du monde entre cet homme et moi.

— Je l’espère bien, répondit le docteur, mais comme il faut tout prévoir, même le cas où vous ne pourriez pas crier ou bien celui où je ne vous entendrais pas, prenez mon revolver. Si vous avez besoin de moi, vous ferez feu par la fenêtre, j’accourrai aussitôt.

— Oui, c’est mieux ainsi, mais ce sera certainement inutile !

Elle saisit l’arme, la glissa dans son corsage, puis elle pria Guerrard de s’éloigner, et, pendant qu’il disparaissait sous la voûte de feuillage, elle gravit rapidement le perron de quelques marches qui menait au rez-de-chaussée du pavillon.

C’était une de ces constructions élégantes et légères comme on en élève dans les jardin d’une certaine étendue. Il ne se composait que d’un vestibule et d’une grande salle garnie de divans, de meubles de bambous et éclairée par trois larges baies.

À la place du billard qui occupait, du temps d’Adolphe Berquelier, le milieu de la pièce, se trouvait un grand pouf circulaire, au centre duquel se dressait un massif de fleurs.

Après avoir allumé un candélabre, Geneviève ouvrit celle des ouvertures qui donnait dans la direction où Guerrard s’en était allé, et elle s’arma de calme pour recevoir son terrible visiteur.