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ne le recevez pas. Voulez-vous que j’y aille à votre place ? J’écouterai ses propositions avec plus de calme que vous ne pourrez le faire, et je vous les transmettrai fidèlement.

— Oh ! non, non ! Puisque j’ai commis l’imprudence de lui donner ce rendez-vous, je ne puis plus faire autrement que de l’entendre !

Geneviève avait lancé ces mots avec une indicible terreur, et Guerrard eut aussitôt l’idée qu’il y avait dans tout cela quelque mystère autrement grave qu’une simple question de revendication d’héritage. Néanmoins il se garda d’insister, mais quand, quelques instants plus tard, Mme Frémerol se leva, il lui proposa de l’accompagner.

— Oui, répondit-elle, venez ! Je vais ouvrir la petite porte et nous choisirons l’endroit où vous vous tiendrez, aux environs du kiosque.

Ils passèrent dans la galerie et gagnèrent le jardin.

Bien que le temps fut beau, le ciel était couvert, et au delà du parterre, sous les grands arbres, l’obscurité était presque complète. Mais le parc leur était familier à tous deux. Ils en atteignirent donc rapidement le mur de clôture, où existait cette sortie qui donnait sur le boulevard.

La mère de Claude prit la clef dans l’espalier, elle s’était assurée dans la journée qu’elle l’y trouverait ainsi qu’à l’ordinaire ; elle la glissa dans la serrure, lui fit faire deux tours et après avoir tiré les verrous, amena un peu à elle la porte, de façon que, du dehors, il n’y avait plus qu’à la pousser.

Cela fait, elle entraîna son compagnon vers le kiosque, où elle lui dit, avant d’en franchir le seuil et en