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n’en exigerait-il pas une seconde, puis une troisième ?

— C’est précisément parce que je crois cet individu dangereux que je viens vous demander de me consacrer votre soirée.

— Expliquez-vous.

— Le… le neveu en question m’a abordée hier, à Verneuil, si brusquement, dans l’avenue qui conduit à la villa, — je revenais du presbytère, — que j’ai un peu perdu la tête ; et comme, après m’avoir dit qui il était et ce qu’il voulait, il semblait décidé à m’accompagner jusqu’à la maison, je m’en suis débarrassée en lui donnant un rendez-vous pour aujourd’hui, à Paris !

— Où cela ?

— Eh ! simplement rue de Prony, ce qui est maladroit, je le sens bien !

— Oui, certes ! Vous auriez dû lui indiquer un tout autre lieu.

— J’étais fort émue et n’ai pas pris le temps de réfléchir. Je lui ai dit cependant d’entrer par la petite porte du parc, au n° 16 du boulevard de Courcelles qui, dès que la nuit est venue, est absolument désert. Il n’y a là que des chantiers et des terrains vagues. De cette façon, au moins, mes concierges ne le verront pas, et comme il n’y a chez moi, en ce moment, que mon vieux maître d’hôtel Dupuy, qui se couche toujours de bonne heure, et les deux jardiniers, dont le châlet est assez loin de cette sortie, personne, je l’espère bien, ne pourra nous surprendre.

— Qui donc ouvrira cette porte à ce neveu… d’Amérique ?