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qui lui tenait peut-être de plus près encore, et ce parent, qui était aux Indes ou en Amérique au moment de la mort de son oncle, est revenu en France. Il a bientôt su que M. Berquelier m’a faite sa légataire universelle, cela n’a jamais été un secret pour personne, et il me menace d’un procès en captation.

— C’est un procès perdu d’avance pour ce revenant. Le testament de M. Berquelier est inattaquable. Sans compter qu’il y a plus de dix ans que vous êtes entrée en possession de cette fortune.

— En matière d’héritage la prescription est de trente ans, et même, après ce laps de temps écoulé, certaines revendications peuvent encore être admises. Mais la crainte d’être condamnée à rendre une somme d’argent n’est pas ce qui me tourmente, c’est le bruit qui se fera autour d’une semblable affaire. Cet homme sait ce que nous sommes parvenus à cacher à tout Paris : que la duchesse de Blangy-Portal est ma fille. Comment a-t-il découvert cela ? Je l’ignore mais vous pensez quelle arme il se fera de ce secret !

— Il est incontestable que ce serait un épouvantable scandale. Combien je prends part à votre chagrin !

Depuis que Claude est mariée, j’ai fait tout au monde pour être oubliée, et je suis prête à faire plus encore. Je ne veux pas que le bonheur de mon enfant soit troublé. Aussi suis-je disposée à tous les sacrifices pécuniaires plutôt que d’exposer ma vie à ta curiosité du public parisien.

— Prenez garde ! Connaissez-vous bien celui qui vous menace ? Après avoir accepté une première compensation an préjudice dont il se prétend la victime,