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Cet embarras nouveau la conduisit à penser à Guerrard, ce dévoué qui, s’il ne savait pas tout, était du moins mieux que personne dans son intimité.

De plus, elle était certaine de sa discrétion, autant à cause de son affection pour Claude qu’en raison de ses relations amicales avec le duc.

Mme Frémerol était sûre d’ailleurs que le docteur se contenterait de ce qu’elle voudrait bien lui dire.

Aussi, chemin faisant, pour se rendre de la gare du Havre à la rue du Bac, imagina-t-elle la fable qu’elle allait lui raconter.

Paul était précisément chez lui ; c’était l’heure de sa consultation.

Quand on lui annonça Geneviève, il accourut au devant d’elle, tout inquiet, craignant que quelqu’un ne fût malade à Verneuil, car jamais la mère de Claude n’était venue le voir.

Mais elle le rassura aussitôt et, dès qu’elle fut enfermée avec lui, dans son cabinet, elle lui dit :

— J’ai besoin de votre soirée ; pouvez-vous en disposer en ma faveur ? Il s’agit d’une chose importante.

— D’abord, oui, répondit avec empressement Guerrard, je suis toujours à vos ordres. Mais qu’avez-vous ? Vous paraissez troublée.

— Je suis inquiète, en effet. Voici pourquoi. Vous savez que M. Berquelier m’a laissé toute sa fortune, et Vous savez aussi quel usage j’ai fait d’une grande partie, de la moitié de cet héritage.

— L’usage le plus respectable, le plus généreux !

— Or M. Berqualier n’était pas sans famille, ainsi que tout me permettait de le croire, ainsi qu’il me l’a souvent affirmé. Il avait, paraît-il, un neveu, un neveu