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Tous ces détails si précis sur sa femme arrachèrent le graveur de Georges-Town au calme relatif dans lequel il vivait.

La haine et la jalousie le mordirent au cœur de nouveau ; le souvenir du passé se réveilla an lui tout entier. William Dickson redevint aussitôt Jean Mourel.

Il répondit immédiatement à son ami pour le remercier et le prier de continuer ses recherches, mais avec une extrême prudence, sans se trahir de quelque façon que ce fût, sans tenter surtout de tirer profit pour lui-même de ce qu’il avait découvert. Plus tard, il le récompenserait généreusement. Il ne fallait pas que Mme Mourel se doutât de rien ; il fallait qu’elle restât persuadée de sa mort.

Puis il accompagna toutes ces recommandations de l’argent nécessaire, en billets de banque qui n’avaient rien de commun avec ceux qu’il fabriquait autrefois Reims.

Ainsi lesté, Durest se hasarda alors à aller à Paris, où il n’avait d’ailleurs pas grand chose à craindre, d’abord parce qu’il n’était pas un de ces libérés dangereux dont la Sûreté surveille tous les pas, ensuite parce qu’il n’existait pas encore à la Préfecture de police ce service photographique et anthropométrique, à l’aide duquel on complète aujourd’hui si bien les casiers judiciaires, que le plus habile des repris de justice ne peut dissimuler son identité.

Or, à Paris, Durest marcha rapidement de découverte en découverte, en sorte qu’il put apprendre successivement à William Dickson la liaison de sa femme avec Berquelier, sa situation de fortune lorsque le